Le Garçon du dernier rang / Juan Mayorga

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Crédits photo : Simon Gosselin (1-26) / Isabelle Daccord (27-29) / vidéo Paul Desveaux (30-34)

  • avec Céline Bodis (Jeanne), Martin Karmann (Tom), Sam Karmann (André), Frédéric Landenberg (Rapha Père), Alexandra Tiedemann (Esther), Raphaël Vachoux (Rapha)
  • mise en scène & scénographie Paul Desveaux
  • assistante à la mise en scène Amaya Lainez & Faustine Noguès musique François Gendre lumières Christophe Pitoiset & Laurent Schneegans costumes Fabienne Vuarnoz
Coproduction L'héliotrope, Théâtre des Osses/Centre Dramatique Fribourgeois, Cie Les Dragons Existent

Théâtre Paris-Villette du 8 au 24 mars 2018

Le Tangram 16 et 17 avril 2018

Synopsis
Parmi une multitude de mauvaises copies, un professeur de français découvre une rédaction enfin digne d’intérêt. Il avait demandé à ses élèves de raconter leurs week- ends, et le résultat frôlait la médiocrité. Mais Tom, jeune garçon réservé, avait décrit avec une certaine subtilité, le quotidien des parents d’un de ses copains.
Commence alors un échange entre l’élève et le professeur —ce dernier le poussant à poursuivre cette aventure dérangeante entre voyeurisme et exercice littéraire—. C’est donc à travers les yeux de cet adolescent que nous approchons l’intimité d’une famille de la classe moyenne. Mais jusqu’où peut-on pousser l’aventure littéraire ?

Le cadre et le verbe
Quand j’ai lu pour la première fois « Le Garçon du Dernier Rang », deux films me sontrevenus immédiatement à l’esprit : « Paranoïd Park » de Gus Van Sant et « Ken Park »de Larry Clark. Ces deux réalisateurs avaient su saisir dans l’adolescence ce qu’il yavait de brut,d’entièretéetdefarouche tendresse.
L’écriture de Mayorga, aux accents très filmiques, m’a impressionné à la fois par le choix simple des mots, la pureté de la syntaxe et en contrepoint par la complexité de sa construction. Mayorga donne à entendre une fable —et j’aime cette capacité à raconter une histoire— mais de manière non linéaire. C’est par la juxtaposition de moments très sensibles, impressionnistes que se développe la narration.
L’écriture de Juan Mayorga est donc très cinématographique. Il organise à l’intérieurmême de sa dramaturgie différents plans renvoyant sans cesse le spectateur à de nouveaux cadrages. Le cadre appartient à l’histoire : celui qui regarde, celui qui regarde l’observateur, et enfin l’objet de la fable, ces êtres observés.

Il y a donc de la perspective chez Mayorga. A la profondeur de champ du cinéma, il répond par la multiplication des plans de narration. L’histoire commence par l’écriture d’une simple rédaction et finit par la création d’un livre. L’histoire du livre se mêle au réel des personnages pour ne faire plus qu’un dans les dernières pages.