Après deux mois de cavale entre Los Angeles et New-York, Angela Davis est arrêtée le 13 octobre 1970 par le FBI. Elle est accusée à tort de meurtre, kidnapping et conspiration, et est présentée comme la personne la plus recherchée des Etats-Unis. Vont s’ensuivre seize mois d’emprisonnement jusqu’à sa libération en février 1972 et un procès qui la reconnaitra non-coupable en juin de la même année. En prison, Angela Davis poursuit sa réflexion et son combat notamment sur les conditions d’incarcération et la question des prisonniers politiques.Nous sommes au début des années 70, au milieu de la guerre du Vietnam, John Edgard Hoover dirige encore le FBI. Angela Davis est une femme, militante, noire, communiste, féministe, affiliée aux Black Panthers, philosophe, sociologue.
Dans ce contexte, elle développe une pensée marquée à la fois par les discriminations qu’elle subit mais aussi par le marxisme.
Elle s’est attaquée à de multiples fronts : pour les droits civiques, pour un féminisme décloisonné, contre la peine de mort, contre le système carcéral, etc…
Il ne s’agit jamais pour elle d’enfermer une cause sur elle-même, mais bien de comprendre les relations, les interactions avec les autres cercles des discriminé·es.
Peut-être que la particularité d’Angela Davis est d’avoir véritablement pensé le réel. De s’être confrontée au terrain et de n’esquiver ainsi aucune fâcheuse problématique. Car son discours s’ancre dans son histoire personnelle.
En cela, nous pourrions considérer Angela Davis comme une philosophe de l’action où la pensée nourrit sans cesse les actes de militantisme et où le terrain structure une réflexion par delà les évènements.
En cela et bien d’autres choses, Angela Davis est pour moi un modèle de réflexion pour un militantisme éclairé.