En lisant cette pièce, j’ai repensé à ma mère, à ma grand-mère, aux enterrements ratés, aux attentes interminables, au téléphone qui ne sonne pas, à la frustration qu’engendre l’autre, aux amours dramatiques, à mes camarades d’école à qui je n’ai plus rien à dire, etc., etc., etc. A nouveau j’ai entrevu un temps auquel nous tentons tous plus ou moins d’échapper. Ce temps où nous habitons encore chez nos parents, entre l’adolescence et l’âge adulte, et où nous apercevons l’avenir comme une promesse de tous les possibles et de la liberté. Après avoir quitté le nid familial, certains d’entre nous tentent par tous les moyens d’esquiver ce passé… mais il y a toujours une réunion de famille, un mariage ou un enterrement, pour les plonger, sans crier gare, dans ces pesants souvenirs.
Paul Desveaux